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Voyage annuel entre la Broye et la Glâne

  • Arthis 1 Esplanade Léopold-Robert Neuchâtel, NE, 2000 Switzerland (map)

Voyage annuel entre la Broye et la Glâne

Cette année, notre voyage a fait découvrir de vraies pépites à plusieurs de nos membres. En effet, nous avons commencé par (re)découvrir l'abbatiale rénovée de Payerne, chef-d'œuvre d'art roman, puis visité le musée Eugène Burnand avec M. Justin Favrod, historien et journaliste, créateur notamment du mensuel romand d'histoire et d'archéologie "Passé simple". Après un repas au Restaurant de la Poste de Villars-Mendraz, nous sommes revenus à Moudon, ravissante et méconnue ville classée parmi les "plus beaux villages de Suisse", pour en faire le tour toujours en compagnie de M. Favrod. Enfin, nous nous sommes déplacés à Mézières/FR pour visiter le musée du Papier peint, dont la collection est exceptionnelle, avant de rentrer à Neuchâtel.

L'architecture de l'abbatiale est principalement romane, bien que des éléments gothiques ultérieurs soient également présents. Des chapiteaux peints et des fresques du XIe et XIIe siècles ornent l'intérieur, illustrant des scènes religieuses. De plus, de nombreuses tombes ont été découvertes dans et autour de l'abbaye au fil des années, lors de fouilles archéologiques menées par divers chercheurs.

Photo : Julie Rieder, participante au voyage

L’origine de l'abbatiale de Payerne remonte à Adélaïde de Bourgogne, fille de la reine Berthe de Souabe, qui a initié la construction du prieuré Notre-Dame entre 961 et 965 sur le site d'une ancienne villa romaine. La construction de l'église actuelle a débuté au milieu du 11ème siècle, puis elle a été l’objet de nombreuses transformations au cours des siècles en raison d’incendies ou de manque d’entretien. C’est en 1444 que le prieuré est élevé au rang d'abbaye mais la Réforme imposée par les Bernois en 1536 a marqué la fin de la vie monastique à Payerne. Le monastère est fermé en 1565, et l'abbatiale subit diverses utilisations, de grenier à prison.

Une prise de conscience que cette abbatiale est un vrai joyau est initiée à la fin du 19ème siècle grâce à Johann-Rudolf Rahn, un professeur d'histoire de l'art, qui plaide pour sa restauration. En 1920, des fouilles et des travaux sont entrepris, et en 2007, un projet de sauvegarde est lancé pour prévenir son effondrement. Après des travaux coûteux, l'abbatiale a pu rouvrir ses portes en 2020, pour devenir un musée dédié à son histoire et à son architecture.

Notre guide, nous montrant des détails des chapiteaux.

Photo : Julie Rieder, participante au voyage

Notre prochaine étape a été la Ville Haute de Moudon, où se situe le musée Eugène Burnand, que nous avons visité en compagnie de M. Favroz. Ce peintre, né en 1850 à Moudon, mort en 1921 à Paris, découvre la peinture lors d’un voyage à Florence, alors qu’il était âgé de 10 ans seulement. Il obtient un diplôme d’architecte en 1871, mais abandonne ce métier au profit de sa passion : la peinture. Il intègre donc l’école des Beaux-Arts de Paris en 1872, ce qui marque le début de sa carrière. Bien qu’issu d’une famille aisée et fréquentant tant les châteaux que la haute société, il aime peindre des scènes rurales, qu’il peint avec un style naturaliste, même si l’art religieux l’a toujours attiré.

Le fils d’Eugène Burnand, René, a su convaincre les autorités du Canton de Vaud de créer un musée pour rassembler l’œuvre de son père, que le conservateur d’alors du musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne avait déposées dans les remises en raison d’un profond désintérêt de sa part en dépit du rayonnement du peintre bien au-delà des frontières helvétiques. Ainsi, le Musée Eugène Burnand a été installé depuis 1960 dans la Maison de Denezy, une maison seigneuriale située dans la Ville-Haute. D’autres œuvres, prêtées par le Musée d’art et d’histoire de Genève, le Kunstmuseum de Berne et le Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel sont venues compléter la collection dès 1990.

Photo : Julie Rieder, participante au voyage

Notre membre Huguette montre son arrière-grand-père, représenté par Eugène Burnand sur le char des pompier qui roule à toute allure pour éteindre un incendie.

Photo : Julie Rieder, participante au voyage

La première mention écrite de Moudon date d'environ 280, ce qui atteste de la présence d’une bourgade très ancienne en ces lieux, au confluent de la Broye et de la Mérine. Aujourd’hui, cette ancienne capitale du Pays de Vaud peut s'enorgueillir d'un patrimoine bâti d'une grande richesse, que nous a fait découvrir M. Favroz. Sa Ville Haute est d'ailleurs reconnue site d'intérêt national en raison des nombreux exemples d'architecture civile médiévale qu’elle recèle, et qui sont extraordinairement bien conservés.

L’église Saint-Etienne de Moudon a été construite par les comtes de Savoie dès la fin du 13ème siècle. Elle se distingue par son architecture gothique rayonnante, son décor peint et son mobilier rustique. On peut aussi y observer des stalles du 16ème siècle ainsi que le plus ancien orgue de canton (1764).

Photo : Julie Rieder, participante au voyage

Après cette visite, nous sommes partis pour Mézières (FR). Il s’y trouve le Musée du papier peint, qui occupe une très belle résidence de style baroque tardif. La seigneurie a connu plusieurs propriétaires, dont la famille de Diesbach, qui l’a rachetée en 1756. Frédéric-François-Victor de Diesbach, officier au service de la France, a transformé le château, et c’est à lui que l’on doit un incroyable décor intérieur : entre 1780 et 1830, il en orne 12 chambres et salons de papiers peints français, alors à la dernière mode et très prisés dans les milieux aristocratiques et bourgeois.

Notre guide nous a expliqué que le château s’est longuement dégradé, abandonné, mis à disposition de sociétés locales ou même squatté, jusqu’à ce que son décor n’attire à nouveau l’attention. Il faut préciser que très peu d’ensembles de papiers peints de cette époque sont parvenus jusqu’à nous, surtout encore en place, même au niveau international. Cette rareté et la beauté des décors ont justifié une restauration minutieuse du lieu dès 1994, ainsi que sa protection. Le musée a pu ouvrir ses portes au public en 2007.

L’utilisation de papiers peints connaît un essor extraordinaire dès la 2ème moitié du 18ème siècle. A Mézières, il présente un grand intérêt historique en tant que témoin des goûts et mœurs de cette époque.

Photo : Julie Rieder, participante au voyage

Voici une vidéo de cette journée (https://drive.google.com/file/d/1WVEJ1Y-WSKNkkZJFzAN1iBPUNpfQxXbm/view?usp=drivesdk), créée par Philippe Richème, que nous remercions vivement !

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