Flacon à parfum en argent de de Jean Redart et une épée d’apparat en argent de de Charles-Guillaume Bonvêpre

Financement par ARTHIS de l’achat d’un flacon à parfum en argent de de Jean Redart, et d’une épée d’apparat en argent de de Charles-Guillaume Bonvêpre : CHF 16'000.- dont CHF 4'570.00 de dons privés

Flacon à parfum en argent de Jean Redart, 18ème siècle (hauteur : 10, 7 cm, poids : 110 g)

Flacon à parfum en argent de Jean Redart, 18ème siècle (hauteur : 10, 7 cm, poids : 110 g)

Epée d'apparat Charles-Guillaume Bonvêpre : 18ème siècle, garde et lame en argent, décor chaînette, fourreau en cuir noir à garniture d’argent (longueur : 88 cm)

Epée d'apparat Charles-Guillaume Bonvêpre : 18ème siècle, garde et lame en argent, décor chaînette, fourreau en cuir noir à garniture d’argent (longueur : 88 cm)

Au cours de l’année 2005, Arthis a offert au Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel deux pièces d’orfèvrerie neuchâteloise particulièrement importantes pour ses collections d’art appliqués : un flacon à parfum et une épée d’apparat. Ce don a été rendu possible grâce à la grande générosité de ses membres qui ont été sollicités pour l’occasion.

Flacon à parfum de Jean Redart : forme bouteille, à panse aplatie, avec un couvercle (hauteur : 10, 7 cm, poids : 110 g)

Ce flacon a été exécuté par Jean Redart (mort en 1766), un des orfèvres neuchâtelois les plus marquants du XVIIIe siècle, tant par la qualité que par la diversité de sa production, et dont le Musée d’art et d’histoire possède déjà un certain nombre de pièces. Cet artisan est cependant essentiellement connu pour sa production civile liée aux arts de la table ; cet objet montre donc un autre aspect intéressant de son art.

Cette pièce est extrêmement rare : il s’agit en effet du seul flacon à parfum neuchâtelois passé sur le marché de l’art durant les cinquante dernières années. Il porte une très belle armoirie gravée du XVIIIe siècle (non identifiée à ce jour) : un heaume surmonté d’un dragon ailé entouré de feuilles d’acanthes. En outre, il porte au revers le chiffre « IH » gravé sous entrelacs au XIXe siècle.

En outre, le flacon est particulièrement esthétique ; il est en excellent état, les poinçons y sont très bien marqués — donc tout à fait lisibles, et la gravure témoigne de la grande délicatesse de la main qui l’a exécutée.

Épée d’apparat : garde et lame en argent, décor chaînette, fourreau en cuir noir à garniture d’argent (longueur : 88 cm)

L’épée est l’œuvre de l’orfèvre neuchâtelois Charles-Guillaume Bonvêpre (ca. 1749-1808). Celui-ci est notamment connu pour avoir fabriqué de très belles pièces d’usage (des flambeaux et des chandeliers par exemple) et d’apparat. Ainsi, il a réalisé des coupes de corporations ou de communion, mais aussi des coupes pour la Ville de Neuchâtel. Il est également l’auteur du sceptre de la Bourgeoisie de Neuchâtel, qui figure dans les collections du Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel.

La pièce offerte au musée présente un intérêt particulier dans la mesure où les épées neuchâteloises sont très rares ; en effet, seuls deux exemplaires sont connus en Suisse à ce jour, le second se trouvant conservé au Musée national suisse. Le comité d’Arthis est particulièrement satisfait qu’elle ait pu intégrer les collections de Neuchâtel. Cela est d’autant plus heureux qu’un grand nombre des objets réalisés par cet orfèvre – ainsi que par son père, un artisan tout aussi réputé – se trouvent à présent au Musée national suisse, à Zurich, n’ayant pu être acquis par le MahN en son temps (tout comme d’autres pièces d’argenterie neuchâteloise), faute des moyens nécessaires.

En excellent état de conservation, la pièce n’a nécessité aucune restauration.

Julie Rieder, automne 2017

AcquisitionElisa Siro2005